Dans le cadre du cycle 2018-2019 du CEIR « L’environnement méditerranéen : l’Autre et les autres », Sophie Démare-Lafont, professeur à l’Université Panthéon-Assas, directeur d’études à l’EPHE, PSL et présidente de la Société d’Histoire du Droit, nous proposera une communication intitulée « Les discriminations juridiques au Proche-Orient ancien ».
Jeudi 14 mars 2019 à 14h30, Amphi Esmein
Dans le monde mésopotamien, l’altérité se présente sous des formes très diverses, décrites dans les sources littéraires et religieuses mais plus difficiles à saisir dans les sources juridiques. Les textes législatifs montrent qu’il existe des différenciations tenant au statut, au rang social ou au genre. Les actes de la pratique montrent aussi que certaines villes, en particulier les cités marchandes, distinguent le droit applicable à leurs propres ressortissants de celui qui gouverne les étrangers. Les différents degrés d’extranéité déterminent les types de règles qui seront mises en œuvre et les éventuels privilèges attachés à certaines catégories de personnes. Sur ces aspects juridiques viennent se greffer des considérations politiques, les destins individuels étant parfois laissés à la discrétion du roi. Selon les circonstances et les intérêts en jeu, les décisions du souverain se traduisent positivement par des actes d’équité ou négativement par des formes d’arbitraire.